La rencontre

Le 29 août 2009, Martin et Carmel m’avaient invité à leur crémaillère. Le tout commençais aux alentours de 14h. Pourquoi si tôt, parce que la semaine précédente, j’étais allée souper chez eux et la soirée c’est poursuivie jusqu’aux petites heures du matin et Carmel et moi avions pris beaucoup de vin. Comme plusieurs personnes le savent, je suis pas trop le genre de personne à chuchoter dans la vie et Carmel non plus. Donc, ils ont reçu une plainte de bruit parce que nous avions éternisé notre souper sur le patio et disons que le degré de décibels avait atteint un bon niveau.

Bref, tout cela pour expliquer le fait qu’ils commençaient les célébrations plus tôt. J’arrive dans les premières et j’aide Martin à finaliser quelques petites choses. Au menu, des hamburgers, boulettes spéciales à la Martin.

Les invités commencent à arriver et je me sens de plus en plus nerveuse... Je m’explique. Toutes les personnes que Martin a invité sont des personnes qu’il côtoie au hockey, à son travail ou dans sa vie en général à GP. De ce fait, ces mêmes personnes connaissent donc par défaut, David, mon ex, et tout ce qui est arrivé... J’avais le sentiment que ces personnes connaissaient tout sur moi et que pour ma part, je n’avais qu’entendu vaguement leur nom passé dans quelques conversations...

Finalement, je commence à parler avec quelques filles et Carmel et elles me demandent pourquoi je suis à GP, qu’est-ce qui m’a amené ici et bla bla... Carmel a la gentillesse de prendre en charge la situation et de dire; « C’est l’ex à David, le French boy » et elles répondent en coeur ; « ahhhhhhhhh ok.... Vraiment désolé pour tout ce qui t‘es arrivé!»

Bon, je me serais passé de cette partie mais bref, faut croire que ça fait parti des étapes du deuil.

Quelques jours avant la crémaillère, je m’étais dit que si jamais je rencontrais un sexy joueur de hockey de l’équipe à Martin, j’allais appliqué le conseil de Carmel ; Profite au maximum de ce que GP peut t’offrir avant de partir et « enjoy » ta liberté!

Moi, debout en plein milieu de la cuisine, je regarde la porte d’entrée ouvrir et les nouveaux invités qui arrivent, deux gars, joueurs de hockey. Le premier gars s’avance et rejoint le patio en moins de deux. Le deuxième gars... Un beau grand gars, vêtu d’une paire de jeans, d’un chandail à manches longues blanc et d’une calotte blanche. Le teint assez pâle, les pommettes recouvertes de tâches de rousseurs et les cheveux d’une couleur rouquine foncée. Je fonds, je suis dans un rêve. WOW ! Méchant beau gars sérieux. Je me dis à l’intérieur de moi-même, si jamais j’ai à profiter de Grande Prairie à son meilleur, je le prends volontiers comme guide.

L’après-midi va bon train. On mange, on boit... Pas trop parce que la moitié des invités sont mormons et l’alcool n’est pas permis, ni la cigarette.

Dans ce genre de party, il y a toujours le gars que toutes les filles craquent pour parce qu’il est LE gars qui joue avec les enfants. Et bien, comme dans chaque party, il y avait aussi LE gars qui jouait avec les enfants à la crémaillère à Martin. Le gars en question, le sexy au chandail blanc. Je l’entends parler avec la petite fille d’un de leurs amis quand soudain, la chose que je n’avais pas encore mis en perspective, une blonde, un couple, une famille...

Il avait son « IPHONE » à la main et montrait à la fillette de 6 ans les photos de sa propre fille de presque 3 ans. C’est à cet instant même que je me suis dit; bon bin on oublie le projet.

On soupe et tout cela fini par, comme de fait, l’écoute des combats ultimes à la télé. J’avais pris place dans une des marches des escaliers qui montaient à l’étage. Ma place était d’un confort raisonnable et j’avais en plus, une très bonne vue... sur la télé !

Cependant, le rouquin que je ne peux me rappeler son nom me fait signe de prendre sa chaise. Je décline gentiment l’offre mais il insiste. Alors, je prends place. Nous commençons à parler et Martin intervient pour je ne sais trop quelle raison en ajoutant à la fin de son intervention; « En plus Caro est massothérapeute !»

Ok, sérieux, je ne voulais tellement pas qu’il sorte ça comme ça, sans aucun lien....

Bref, le sexy gars me demande si j’étais partante pour lui en faire un, un de ces jours, il n’avait jamais eu de massage avant. Comme de fait, ultra gênée, sûrement plaquée rouge dans tout le coup, je fini par accepter.

23h00 sonne ! Comme la semaine dernière avait été assez bruyante avec Carmel et moi, Martin suggère que l’on termine la soirée dans un bar de GP.

L’alcool s’était pratiquement dissipée de mon système alors j’étais en état de conduire ma voiture. Finalement, le sexy gars embarque avec moi avec un autre couple d’amis. Martin et le reste de la gang prennent un taxi et on se rejoint dans un pub.

Parle, parle, jase, jase, rencontre des filles du Best Western et la soirée va bon train. Je prends soin de commenter chaque fille qui, comme dirait mon père; n’a pas assez d’argent pour s’habiller, c’est pourquoi elle n’a pas beaucoup d’épaisseur...

Finalement, je redemande le nom du sexy gars à Martin ; Granny. Je ne suis pas convaincu que se soit son vrai nom mais ça devrait faire pour la soirée.

Granny revient à la charge avec un classique. Il me demande mon numéro de téléphone, si jamais il voulait prendre un rendez-vous pour un massage. Il m’offre une bière et quand je l’ai terminé, je me permets dans prendre dans la sienne. J’ai toujours dans mon arrière pensée, est-ce que je suis celle là, la fille qui passe la soirée avec le sexy gars pendant que sa blonde ou même sa femme (on n’est à GP) attend à la maison avec sa fille que son mari revienne... Je ne peux m’y résoudre...

À l’unanimité, nous décidons de changer de bar pour aller dans un bar qui bouge un peu plus. Je me dirige vers ma voiture pour conduire jusqu’à la prochaine destination quand Martin me dit « Non Caro, pas question que tu prennes ton char, tu as pris quelques bières et tu n’es sûrement pas en état! Et Même si tu m’obstine, tu embarques dans le taxi avec nous » Le plus drôle, c’est que cette discussion se déroule en français alors que les deux seules personnes qui comprennent sont lui et moi.

J’embarque sur la banquette arrière de la mini-van avec Martin à l’autre extrémité et ... bien sur, Granny au centre. En débarquant du taxi, il me prend la main pour m’aider à descendre et il glisse ses doigts entre les miens et nous entrons main dans la main dans le bar. Martin prend soin de me chuchoter à l’oreille; « ouin, Granny prend soin de toi ce soir... Profites-en, c’est pas comme si c’était arrivé souvent... » Et nous échangeons un petit sourire en coin.

J’agrippe deux bières au passage et en offre une à Granny qui semble très déstabilisé.
Il ajoute « Je ne me suis jamais fait payé de bière par une fille » Et bien, il faut une première fois à tout !

La soirée se déroule bien jusqu’au moment où l’on sort et planifie d’aller prendre un snack de fin de soirée. Malheureusement, la poutine n’existe pas vraiment dans l’ouest... Alors l’alternative qui s’y rapproche le plus est le fameux McDo. Toujours fidèle au poste !

Les bars en Alberta ferme à 2h00 du matin. Une grosse foule est concentrée près de la sortie et finalement, comme dans les films américains, une bagarre éclate. Un de leur amis s’en mêle et Martin essaie de le résonner. Granny se met de la partie et en moins de deux, 3 chars de police et 1 ambulance sont sur les lieux. Aucun des trois gars n’étaient en lien avec la bagarre mais la copine du premier gars avec été frappé par accident par celui qui avait initié la bataille. Donc, pour la protéger, il avait pris sa défense et c’est là que Martin et Granny sont intervenus.

Les policiers, ne sachant pas trop qui est le bon et qui est le méchant, mette les menottes à notre ami et sa copine n’est qu’en pleure...
Moi je suis là, debout, à l’écart, en espérant que Martin ne se fasse pas embarquer parce que je retourne coucher chez lui après la soirée.

Tout est bien qui fini bien. Après une quinzaine de minutes, notre gang reprend le chemin du McDo avec le même nombre de personnes que lorsque nous sommes partis de chez Martin. Tout le monde à été relâcher sans souci.

Après s’être régalés au McDo, nous traversons le stationnement et ensuite la rue qui nous sépare de chez Martin. Un des couples d’amis était venu avec Granny, avec leur camion. Le chauffeur par chercher le camion et pendant ce temps, Granny me regarde et me dit qu’il a passé une agréable soirée. Il me sert dans ses bras et termine en me laissant un baiser dans le coup. Il embarque dans le pick-up et Martin prend quelques minutes pour jaser un brin avec le chauffeur.

Durant ce temps, je reçois un message text de Granny. « Combien pour un massage? »

Je lui sourit gentiment et je lui réponds que ça sera à voir...

Finalement, ils partent et Martin et moi entrons dans la maison. Carmel est couchée depuis bien longtemps déjà... En mettant la main sur la poignée de la porte, mon cellulaire sonne pour m’annoncer la réception d’un nouveau message texte. Martin me regarde « qui peut bien te texter à une heure pareille. » et moi qui répond « ahhhh je sais vraiment pas » Il sait très bien que s’il est rendu 3h00 du matin ici, il est 5h00 du matin à QC. Personne ne va me texter à 5h00 du matin mais il se contente de ma réponse et monte se coucher.

En me glissant dans les draps à mon tour, mon cell vibre. Je regarde, c’était encore Granny qui me disait « Good night gorgeous! »

J’étais au 7ième ciel et je me suis endormie pour une princesse.